Démocrate ma non troppo

Gavrilo Princip n'avait aucune intention de déclencher une guerre mondiale lorsque le 26 Juin 1914 il fit feu sur l'Archiduc François Ferdinand et son épouse, la comtesse Sophie Chotek à Sarajevo. Il l'affirma même lors de son procès: son seul but était "la grande Serbie".

De même, lorsque Mohamed Bouazizi s'immole par le feu le 16 Décembre 2010 à Sidi Bou Zid, le jeune étudiant diplômé, chômeur, réduit à vendre des fruits et légumes "illégalement" n'a certes pas imaginé faire chuter le régime de Zinedine Ben Ali, le dictateur tunisien.

C'est ce que l'on appelle "l'effet papillon", effet théorique du battement des ailes d'un papillon disons en Australie déclenchant, par une réaction en chaîne un ouragan au Japon.

Cette réaction en chaîne est aussi appelée "effet domino", chaque étape entraînant l'étape suivant quasi-automatiquement.

C'est l'arme la plus efficace à disposition de tout groupe minoritaire. Encore faut-il savoir, où, quand et comment "frapper". Et c'est l'art du politique: distinguer les "chaînes causales"  dans l'enchevêtrement artistiquement agencé des actes et décisions de la majorité.

La règle numéro Un: il n'y a pas d'amis; la ligne politique ne souffre aucune compromission; il n'y a au mieux que des alliances tactiques et éphémères.

Pour moi, règle numéro Deux: il n'y a pas d'alliance électorale possible. Savoir où l'on en est dans le corps électoral est la première pierre de la politique réelle; et tant pis si l'on a besoin d'un microscope pour voir le score: c'est qu'on a mal travaillé.

Le travail n'EST PAS l'affichage, le tractage, mais bien en amont la recherche des "failles" des autres formations en vue de déclencher un "effet domino" (au plan local). Une "maison" qui s'écroule est le genre de publicité dont les promoteurs se passeraient volontiers....

Sur un plan national, l'affaire Cahuzac PEUT engendrer un "effet papillon":

- au lieu de s'acharner sur ce pauvre Dr (qui l'a sans doute bien cherché, mais c'est secondaire), mettre en exergue l'origine de sa "faute":

- comment un médecin au cabinet florissant, enclin à l'action politique, intelligent, peut-il s'être embarqué dans un coup aussi douteux?

- QUI lui a donné ce conseil "amical" qui vingt ans après lui colle aux basques?

- POURQUOI ce fameux compte (s'il existe) "sort" il précisément au moment où l'UBS tombe sous l'oeil soupçonneux de Bercy?

Car LA, c'est tout un enchevêtrement de complicités, de compromissions croisées qui risque d'être mis en cause et, de proche en proche, dans un mouvement de type "mani puliti", faire "tomber" les véritables pourrisseurs de notre société.

Réfléchissez: l'effet papillon, bon marché, et qui peut rapporter gros.....

A+